Ensemble Calliopée | “Les États-Unis, Terre d’accueil” #4

Dans la continuité du projet de résidence de l’Ensemble Calliopée à la FEU, ce quatrième concert continue de graviter autour du thème des « États-Unis, Terre d’accueil » et est placé sous le signe de la jeunesse. En effet, les trois oeuvres au programme ont été composées à l’aube des carrières de leurs auteurs. Le quintette pour Piano et Cordes est écrit à vienne en 1904. A seulement 22 ans, Béla Bartok,  compose une oeuvre originale encore empreinte des influences de Brahms et de Liszt ; l’occasion d’écouter une toute autre facette du compositeur, aux prémices de son art. Lui qui devra faire le choix douloureux de l’exil vers les Etats -Unis en 1940, ne pouvant se soumettre au régime autoritaire qui rallie les nazis dans son pays. La pièce Lullaby de Gershwin pour quatuor à cordes est également une œuvre de jeunesse. Ecrite en 1919 à l’âge de 19 ans,  c’est probablement sa première œuvre “sérieuse” alors qu’il découvre la musique de Claude Debussy et d’Arnold Schönberg. Dans le cadre de la résidence de l’Ensemble Calliopée à la FEU, une commande a été faite à Sergio Herrera, jeune compositeur américain résident à la FEU et boursier Harriet Hale Woolley 2018-2019. Ce concert sera l’occasion donc de découvrir sa création mondiale Vers chez toi. La résidence artistique de l’Ensemble Calliopée à la FEU a été rendue possible grâce au soutien de la Mairie de Paris.

Entrée libre sur réservation : Inscription en ligne

Rejoignez l’événement Facebook pour un rappel !

Programme

George GERSHWIN, De Saint-Pétersbourg à Hollywood
Lullaby pour quatuor à cordes (1919)

Sergio HERRERA
Vers chez-toi
Création (commande de la Fondation des États-Unis dans le cadre de la résidence)

Béla BARTÓK, Un Hongrois à New York
Quintette pour piano et cordes (1903-1904)

Les musiciens

Karine Lethiec, alto, direction artistique et présentations
Maud Lovett, violon
Christophe Giovaninetti
, violon
Florent Audibert, violoncelle
Frédéric Lagarde, piano
Andrew Briggs, violoncelle (résident à la Fondation des États-Unis et boursier Harriet Hale Woolley)
Elias Rodriguez, clarinette (résident à la Fondation des États-Unis et boursier Harriet Hale Woolley)
Thomaz Tavares Paes, flûte (résident à la Fondation des États-Unis et boursier Harriet Hale Woolley)
Sergio Herrera, guitare et composition (résident à la Fondation des États-Unis et boursier Harriet Hale Woolley)

Autour du programme

George GERSHWIN (1898-1937), De Saint-Pétersbourg à Hollywood  Lullaby pour quatuor à cordes (1919) Né Gershowitz dans une famille juive russe originaire de Saint-Pétersbourg et émigrée aux États-Unis, George Gershwin (qui américanise son patronyme) se forme surtout en jouant comme pianiste à Broadway. Il rencontre rapidement du succès à la fois avec son répertoire de chansons et ses œuvres de musique “ sérieuse ”. On peut dire qu’il invente le genre du jazz symphonique, entre jazz et musique classique. En 1928, il rencontre Maurice Ravel qu’il admirait ; lorsque George Gershwin lui demande s’il pouvait lui enseigner la composition, Ravel lui répond : « Pourquoi seriez-vous un Ravel de seconde classe alors que vous pouvez devenir un Gershwin de première classe ? ». En Europe, il fait aussi la connaissance de Sergueï Prokofi ev, Kurt Weill, Franz Lehár et Alban Berg, et prend des cours de composition avec Nadia Boulanger. C’est également à Paris qu’il complète la composition de An American in Paris, où il intègre quatre klaxons de taxis français. Il s’installe à Hollywood pour composer des partitions cinématographiques ou des chansons populaires, qui sont devenues de grands standards de jazz grâce notamment à Ella Fitzgerald, Louis Armstrong ou Herbie Hancock. La pièce Lullaby pour quatuor à cordes est une œuvre de jeunesse, probablement sa première œuvre“ sérieuse ”, alors qu’il découvre la musique de Claude Debussy et d’Arnold Schönberg.

Sergio HERRERA, Vers chez-toi Cette pièce est dédiée à mon mentor, Narcis Bonet, décédé le 11 janvier 2019. Les petits voyages pour me rendre chez Narcis sont restés profondément ancrés dans ma mémoire tandis que je me remémorais une époque où je tentais toujours de m’habituer à la vie parisienne et de composer avec des problèmes personnels. D’une certaine manière, ces petits voyages et les leçons elles-mêmes constituaient une sorte de salut momentané hors de mes problèmes du «monde réel». À chaque pas que je faisais, je me souviens avoir été submergé par un sentiment de curiosité et d’émerveillement. « Quels nouveaux secrets musicaux me seront dévoilés cette fois-ci ? » « Comment abordera-t-il cette leçon ?». Je quittais chaque leçon avec une vision complètement repensée de la musique et, à chaque départ, j’étais animé d’une impatience imminente de sortir à nouveau dans les rues de Paris, en direction de chez-lui. Ainsi, mon objectif pour cette pièce était de capturer ce sens distinct du voyage, de l’aventure et de l’émerveillement. En même temps, je voulais que la pièce dégage cette chaleur que Narcis portait toujours avec lui. ~ Sergio Herrera

Béla BARTÓK (1881-1945), Un Hongrois à New York Quintette pour piano et cordes (1904) Né en Transylvanie, Béla Bartók grandit, dans une famille de musiciens. Très vite attiré par la musique, il apprend les premiers rudiments par sa mère qui lui joue du piano et lui donne ses premiers cours à l’âge de cinq ans. À l’Académie royale de musique de Budapest, ses professeurs lui font découvrir les grands courants musicaux du romantisme germanique représentés par Franz Liszt, Johannes Brahms et Richard Wagner. À l’âge de vingt-cinq ans, il se rapproche du compositeur Zoltán Kodály avec qui il parcourt la Hongrie en quête de chants traditionnels. Ses recherches sur les chants populaires l’amènent également au-delà des frontières de son pays, enSlovaquie, en Roumanie, en Turquie et jusqu’au Caire où il étudie les mélodies arabes. Dans les années 1930, Bela Bartók, qui est est farouchement opposé au nazisme, rompt avec la maison d’édition Universal qui a été nazifiée en 1936 pour passer contrat avec Boosey and Hawkes. En 1938, il compose pour le clarinettiste et chef d’orchestre de jazz américain Benny Goodman et Joseph Szigeti la Rhapsodie (Contrastes) pour clarinette, violon et piano qui aura un immense succès dès sa création en 1940. La montée du nazisme en Hongrie le contraint à s’expatrier aux États-Unis en 1940. Il enseigne à l’Université Columbia de New York et reçoit des commandes, entre autres du Boston Symphonie Orchestra. Écrit en 1903-1904, le Quintette pour piano et cordes est créé le le 21 novembre 1904 à Vienne par Béla Bartôk lui-même au piano et le Quatuor Prill. Il est encore empreint des influences de Brahms et de Liszt tout en manifestant une originalité nationale en un finale brillant dans le style d’une danse hongroise.

Ce site utilise les cookies pour améliorer votre expérience.