Rencontres – Pourquoi lisons-nous ? #2

Nos lectures modèlent notre rapport au monde et aux autres. Elles influencent notre construction personnelle. C’est un compagnon de vie discret mais présent. Nous vous proposons un cycle de rencontres avec des auteurs, des universitaires ou des littéraires passionnés pour dialoguer sur l’influence de la lecture sur nos vies et nos parcours. Ce cycle reprend les rencontres de Christopher Alexander Gellert avec des lecteurs autour d’un repas pour parler d’eux et de leurs lectures.

Nous vous proposons de rentrer dans l’intimité de ces dîners, avec des enregistrements et des photos, de découvrir les livres choisis par les participants et de laisser vos lectures favorites dans un espace d’échange. Ce salon de lecture en évolution vous donnera un aperçu de chaque rencontre et vous permettra de partager vos expériences littéraires.

Le projet se déroule de janvier à mars 2019, en partenariat avec la Fondation des États-Unis, l’association Politik’Art, le BVE de Paris 7 et Crous Action Culture.

Programme

Toutes les séances auront lieu à la Bibliothèque des Grand Moulins de Paris Diderot à 19h sauf précision contraire.

Le mardi 22 janvier : Dominique Rabaté et Philippe Vasset, « Lire, enquêter »
Du roman policier, invention capitale de la modernité, aux littératures de terrain aujourd’hui, on assiste sans doute à une extension du domaine de l’enquête. On réfléchira à la démarche de l’enquêteur.trice, à ses profils et à ses incarnations, aux rapports que la littérature entretient alors avec les sciences humaines (sociologie, histoire, psychanalyse), à ce que Carlo Ginzburg a appelé le “paradigme indiciaire”. Et au plaisir que prend le.a lecteur.trice quand il/elle joue, lui aussi, au détective.

Le mardi 19 février : Olivia Rosenthal, « Lire pour écrire »
On raconte que les écrivains ont besoin de s’entourer de livres avant et pour écrire. Ils utilisent les pages des autres comme un écran pour se protéger mais aussi comme un plongeoir pour s’élancer. En partant de ma propre expérience d’écrivaine, j’évoquerai quelques-unes des difficultés qu’on peut rencontrer et des méthodes qu’on peut utiliser pour se protéger et pour plonger. J’utiliserai toutes sortes de références venues de la philosophie, de l’ethnologie, de l’éthologie, et même de la littérature, et les plierai à mon usage, dans une proposition qui relèvera moins de l’analyse que de la performance.

Le vendredi 22 mars : Marik Froidefond et Denise Desautels, « Lire la poésie, à quoi bon maintenant ? »
À quoi bon la poésie et les poètes ? À quoi bon lire ce qui ne sert à rien, ne nous raconte pas d’histoire, n’arrête pas la violence et parfois même nous dérobe son sens. Plus que n’importe quel autre genre littéraire, la poésie suscite la méfiance. Et même les railleries : qu’on la dise irresponsable, élitiste, hermétique ou égocentrique, on a vite fait de l’accuser de tous les maux et surtout de péremption. Pourtant des poètes continuent à écrire et des lecteurs à les lire. Cette persévérance serait-elle l’indice que la poésie a (encore) quelque chose à nous dire, et nous quelque chose à recevoir ou à exiger d’elle ? Nous réfléchirons aussi aux façons dont nous lisons la poésie, car la question du pourquoi et celle du comment sont étroitement liées et éclairent la spécificité du rapport que nous pouvons nouer à la poésie.

Le lundi 15 avril : Sophie Rabau et Marianne Seleskovitch, « Lire en désaccord, Carmen pour changer »
L’amour est enfant de Bohême ! Vous connaissez. Mais d’où sort donc cette rengaine ? Qui la chante ? Carmen ? En êtes-vous sûr.es ? Voilà l’histoire d’une lectrice, qui veut bien lire Carmen, mais non sans changement, et d’une mezzo-soprano, qui veut bien chanter la Habanera, mais autrement. Elles en discutent, relisent, rechantent, regardent avec méfiance les notes et les mots, font Carmen à l’envers, en musique et en récit. Elles distribuent des petits papiers au public qui lance des pistes, de nouvelles idées de Carmen. Il y a de plus en plus de Carmen dans tous les sens. Ce soir, elles ne savent pas ce qui va se passer, si ça va crier, chanter, psalmodier, improviser. Ce soir, c’est la surprise de Carmen.

Le lundi  6 juin : Myriam Lefkowitz et Cécile Lavergne, « The Book Club »
The Book Club consiste en une forme de lecture à laquelle participe toute une série d’actions et de gestes qui s’adresse au corps comme espace et vecteur de compréhension. Autour des textes de Donna Harraway (“Manifeste des animaux de compagnie”), Fernand Deligny (“Ce gamin-là”) et Judith Butler (“Rassemblement”), The Book Club se propose d’inventer un espace d’étude qui questionne et subvertit les distinctions entre corps et esprit, théorie et pratique. Il invite ainsi à une lecture collective qui cherche les moyens de lier les concepts aux sensations, aux affects, aux perceptions, aux images, aux mémoires, aux objets, aux rythmes, à l’espace.

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