Clins d’œil et réinterprétations

Engager la rénovation d’un bâtiment sans effacer l’empreinte architecturale d’origine demande créativité et subtilité. Dans les chambres comme dans le foyer, la mise à nue de la structure a été presque totale pour pouvoir reconfigurer les volumes et procéder aux travaux d’isolation thermiques et acoustiques nécessaires aux exigences de confort et de sobriété énergétique d’aujourd’hui. Alors comment conserver l’âme de la maison ?

Clins d’œil et réinterprétations

Plutôt que de jouer la reconstitution, l’architecte de l’opération a choisi de se concentrer sur quelques éléments clés considérés comme emblématiques du lieu et de leur rendre hommage dans son projet. Des « touches » discrètes qui donnent qualité et identité au projet East Side Story.

Une forme

A l’origine, des tablettes en bois couraient le long des murs au-dessus des lits. Techniquement, il s’agit de consoles à redans lobés. Leur particularité tient aux pièces de bois qui les soutiennent découpées en « festons ». L’architecte a choisi de conserver ces tablettes (après ponçage, révision et peinture) mais aussi de prendre appui sur ce motif de festons dans une réinterprétation contemporaine de la forme. Ce « festonnage » inversé dessiné par l’architecte orne les bureaux des chambres et le bar du foyer.

 

 

Une fonction

Les couloirs bénéficiaient à l’origine d’un éclairage en second jour, complété par des luminaires. Des impostes vitrées au-dessus des portes menant aux chambres permettaient à la lumière du jour de d’éclairer les circulations. Pour répondre aux usages et les besoins d’intimité des résidents, ces impostes avaient été opacifiées depuis très longtemps. L’architecte a choisi d’éclairer les couloirs en s’inspirant de ces impostes : des cadres accueillant une dalle lumineuse ont été créés pour figurer les impostes et éclairer le ciel des couloirs.

Des couleurs

Les revêtements historiques des couloirs de l’Aile Est étaient très abimés et n’offraient aucun confort acoustique : le son des pas résonnait et se propageait par vibration dans les chambres. Ils ont été entièrement mis à nus et, après ragréage et pose d’isolant, ont été revêtus de lino. En écho au motif d’origine, des bandes sombrent courent le long des murs et encadrent une large bande claire dont la teinte répond au gris marbré de 1930.

Un matériau

Le terrazzo, matériau star des années 20 et 30 est toujours présent dans la Maison, notamment visible dans les escaliers. Il a été remis à l’honneur dans le foyer d’où il avait disparu depuis des décennies caché sous les couches de toile de verre et de peinture.  Soigneusement poncé, réparé, vernis, il est mis en valeur par les teintes contemporaines qui ont été choisies pour habiller le foyer : le vert audacieux de la cuisine et des piliers, le bois chaleureux des panneaux acoustiques et du mobilier et les teintes subtiles du lino. A gauche, le terrazzo sur un pilier du foyer.

Un objet  

L’architecte a choisi la lampe Gras pour éclairer le chevet et le bureau. Créée en 1921 pour l’industrie et les bureaux d’études, la lampe Gras a rapidement investit les maisons et les appartements pour devenir une icône des années 20 et 30. Grâce à son étonnante ergonomie et la simplicité de sa mécanique – ni vis, ni soudure – c’est une lampe très robuste. Dans les chambres de la Fondation, son design simple mais affirmé est un clin d’œil aux années 30.

 

 Photos ©CiuP/DR | © Atelier Circonflexe Architectes | © DCW Editions

Ce site utilise les cookies pour améliorer votre expérience.