“Raw Meat” de Lisa Salamandra

A consommer avec modération du 31 Mars au 22 Avril

L’érotisme du 21ème siècle est-il encore celui des sens – un parfum sur la peau, l’odeur du pain au lever, ou ne faut-il désormais compter que sur l’attrait fugace des marques et des emballages ? S’il fallait donner une apparence à La Société de Consommation de Jean Baudrillard La Femme Crue de Lisa Salamandra en serait le visage. Ses collages d’images issues d’emballages et de prospectus de supermarché, imitant les œuvres des grands maîtres classiques ou le modèle des calendriers pin-upiens américains, proposent une réflexion singulière sur le corps féminin et les stéréotypes de genre à l’ère publicitaire. Au delà du lieu commun d’une « domination masculine », cette exposition est aussi l’occasion d’une expérimentation plastique iconoclaste. Elle questionne nos désirs contradictoires quant à la représentation de la femme: entre la fiction des corps idéaux et la simplicité du quotidien, entre l’imperfection et le charme de l’ordinaire.

Faite de matières brutes, La Femme Crue elle apparaît étrangement sophistiquée sur ces supports connus du grand public. Travestissant les canons de beauté, en rappelant que ceux-ci sont issus d’une époque, l’artiste nous rappelle ici qu’il faut parfois œuvrer au confluent des symboles historiques et des nouveaux médias pour mieux saisir l’esprit du temps présent.

Ce site utilise les cookies pour améliorer votre expérience.